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Sur piste, dans la boue ou même dans l’eau, les voitures télécommandées offrent des sensations fortes à portée de main. Entre plaisir, performance et personnalisation, plongez dans un univers où la précision est de mise.

Choisir une bonne voiture télécommandée peut parfois sembler aussi important que le choix d’une vraie voiture. À deux pas du karting ACL de Mondercange se trouve un site surprenant : une piste dédiée aux voitures radiocommandées et un étang réservé aux bateaux télécommandés. Pol Goedert, président du club Schëffsmodellbau Monnerech (SMBM), fondé en 1981, en est le pilier. « Cela fait plus de 40 ans que ma passion m’emmène ici. Nous comptons aujourd’hui 150 membres qui utilisent nos installations pour faire du crawler, du camion ou encore du bateau. Nous finalisons actuellement la construction de notre chalet, prévue pour mai 2026. Un chalet que nous avons bâti nous-mêmes, avec une buvette, un atelier et surtout un espace où les membres échangent et se conseillent mutuellement. Aujourd’hui, nous avons un site dont je suis très fier », confie-t-il.

La piste du SMBM est un véritable terrain de jeu : ponts en bois et en corde, rochers, pentes abruptes et même un passage aquatique. Certains obstacles sont d’ailleurs uniquement franchissables avec des voitures télécommandées 4×4 à trois essieux conçues pour le franchissement. Le décor est impressionnant et promet des heures d’amusement.

À deux pas du karting ACL de Mondercange se trouve un site surprenant : une piste dédiée aux voitures radiocommandées et un étang réservé aux bateaux télécommandés. Pol Goedert, président du club Schëffsmodellbau Monnerech (SMBM), fondé en 1981, en est le pilier.

Devant de tels obstacles, la question de savoir si cela est accessible aux débutants se pose : « La plus jeune pilote s’appelle Anna, elle a 5 ans », sourit Tom, membre du conseil d’administration du SMBM et lui-même passionné. « Pour commencer, je conseille toujours aux parents ou aux novices de choisir un modèle de base autour d’une bonne centaine d’euros. Il ne franchira pas tous les obstacles, mais c’est parfait pour s’amuser et apprendre. Si l’enfant montre un réel intérêt, on peut ensuite monter en gamme et en technicité », explique-t-il, aux côtés de son fils Elias, 10 ans, qui manie son 4×4 avec une aisance remarquable. « On peut débuter avec une voiture achetée en grande surface, mais le problème, c’est que si une pièce casse, il faut jeter toute la voiture », ajoute Tom. Le plus difficile pour les enfants ? Gérer la vitesse. « Au début, ils veulent aller vite et appuient à fond. Mais sur le parcours, il faut avancer lentement. Ils essaient un premier obstacle, puis un second, et quand ça marche, ils se prennent au jeu. C’est aussi un excellent moyen de travailler leur concentration », poursuit-il.

Devant nous, Tom présente plusieurs véhicules, tous plus impressionnants les uns que les autres. « On pousse le détail jusqu’à avoir une vraie plaque d’immatriculation à taille réduite. Si vous la touchez, vous pouvez sentir le relief des lettres », explique-t-il. Les engins sont montés sur des pneus différents en fonction des objectifs de franchissement. Certains sont plus « souples » que d’autres pour justement mieux accrocher. Certaines voitures sont lestées pour abaisser au maximum le centre de gravité et éviter que la voiture se retourne. « Ajouter des pièces plus lourdes au niveau des roues est nécessaire pour certains obstacles, sinon la voiture se retourne trop souvent. Et puis, on regarde les voitures des autres, on voit des pièces intéressantes et on a envie de mettre la même sur notre voiture. Ce sont des petites pièces qui coûtent 10 euros ou même moins. Mais on peut ajouter 300 pièces sur une voiture, donc je vous laisse faire le calcul », sourit Tom.

Comment bien choisir sa voiture ?

Direction Bascharage et le magasin Kit Flammang de Jean-Christophe Furst, le gérant du magasin. « Avant tout, il faut savoir pour qui elle est destinée. Pour un enfant de cinq à six ans, mieux vaut opter pour un modèle simple, robuste et pas trop rapide, comme une petite Jeep ou un crawler. Ces véhicules passent partout, à l’intérieur comme à l’extérieur, et sont faciles à contrôler. Pour un adulte débutant, un buggy polyvalent est idéal : il roule sur pelouse ou terre sans viser la vitesse extrême. Quant aux passionnés, ils préfèrent des modèles évolutifs, avec moteurs puissants, suspensions réglables et options de personnalisation. »

Les types de voitures sont variés. Les jeeps et crawlers sont parfaits pour le franchissement : elles avancent lentement mais avec précision, idéales sur terrains accidentés. Les buggys, eux, sont plus rapides et adaptés aux grands espaces. D’un autre côté, les voitures de piste et de drift séduisent les amateurs de glisse. Les modèles drift intègrent souvent un gyroscope pour corriger la trajectoire automatiquement, offrant une expérience proche de la conduite sportive.

Côté budget, il y en a pour tous les profils : entre 160 et 180 euros pour un buggy simple, 200 à 250 euros pour des modèles plus robustes, et jusqu’à 1 250 euros pour des monstres comme le Traxxas X-Maxx. Les modèles très haut de gamme peuvent atteindre 1 750 euros, notamment ceux destinés à la compétition. « Comme les modèles sont évolutifs, on peut ajouter des pièces pour alourdir les roues et abaisser le centre de gravité, installer des servos plus puissants pour les différentiels, des protections, des phares télécommandés ou encore un module sonore couplé au moteur. Certains dépensent des fortunes dans leurs voitures, il n’y a pas de limite », sourit Jean-Christophe Furst. Les batteries coûtent entre 40 et 85 euros selon la capacité, pour une autonomie de 15 à 30 minutes.

Bascharage et le magasin Kit Flammang de Jean-Christophe Furst, le gérant du magasin.

Quelles sont les marques du secteur ?

On peut citer Traxxas comme un leader du marché, mais aussi Kyosho, Absima et Tamiya. « Chacun aura ses préférences. Certains vont aimer Traxxas alors que d’autres, comme moi, vont préférer Absima », souligne Tom. Les passionnés adorent personnaliser leurs modèles : moteurs brushless pour plus de puissance et moins d’usure, servos renforcés pour les terrains difficiles, treuils fonctionnels, protections, poids dans les roues pour améliorer le franchissement, éclairage LED et bruit moteur simulé pour le réalisme. « On peut trouver des pièces sur Internet, mais personnellement, je préfère passer par un fournisseur allemand que nous connaissons bien au club. Il fait jusqu’à 600 kilomètres pour venir nous voir et, si nous cherchons une pièce spécifique, il se démène pour la trouver et nous conseille », raconte Tom.

Et les voitures vendues en grande surface ?

Bien moins chères, parfois à moins de 100 euros, elles séduisent par leur prix, mais leur robustesse et leur réparabilité sont limitées. « Chez un spécialiste, vous trouverez des pièces standardisées et remplaçables, des amortisseurs à huile, des roulements à billes et des pignons en métal. Une voiture de grande surface à 40 euros, c’est attractif, mais elle est jetable : non réparable, composants basiques, durée de vie limitée. Mieux vaut investir dans un modèle durable que racheter trois fois le même jouet », insiste Jean-Christophe Furst.

Pour ceux qui veulent essayer avant de se lancer complétement, le club SMBM ouvre ses portes tous les dimanches. « Si un parent et son enfant souhaitent tester, ils peuvent venir et faire quelques essais. Nous avons des voitures à disposition. Nous organisons aussi des événements chaque année pour initier le public, ainsi que des rassemblements internationaux, comme celui des 27 et 28 juin prochain, où des pilotes viendront de plusieurs pays », précise Pol Goedert.

Au Luxembourg, deux parcours sont accessibles : celui de Mondercange au sein du SMBM et celui de Lasauvage avec le club Modell Truck Frënn Déifferdeng (MTFD). Une piste extérieure existe également à Howald, davantage dédiée à la vitesse. En ce qui concerne le SMBM, une cotisation annuelle coûte une cinquantaine d’euros et donne l’accès aux infrastructures toute la semaine et les week-ends. « C’est une communauté de passionnés. Tout le monde s’entraide et se conseille. Et nous avons un spécialiste qui arrive à faire fonctionner pratiquement tout et qui arrivera toujours à faire redémarrer votre voiture », sourit Pol Goedert.

Pour conclure, contrairement au marché automobile, la voiture électrique télécommandée s’est largement imposée face aux thermiques. Simple, fiable et silencieuse, l’électrique s’impose face au thermique, réservé aux experts. « Les moteurs essence demandent des réglages complexes, varient selon la température et peuvent vite devenir une source de frustration », souligne Jean-Christophe Furst, qui n’en vend d’ailleurs plus. Même son de cloche du côté du SMBM.

Du quatre roues au bateau

À côté des voitures télécommandées, dans le chalet du SMBM, on trouve un bateau à voile de près d’un mètre. « Il fonctionne à la force du vent. Le moteur sert uniquement à manœuvrer la voile », explique Norbert, lui aussi membre du club SMBM. « C’est totalement différent des voitures. On manœuvre au feeling, en fonction du vent et de nos réglages. Et puis, on a une autonomie de plusieurs heures », sourit-il.

Souvent, les passionnés fabriquent eux-mêmes leurs bateaux, et certains peuvent dépasser le mètre. « Nous avons déjà eu un bateau télécommandé de quatre mètres avec deux personnes à bord », précise Tom. « Et nous avons un membre avec un bateau à vapeur. Il fabrique lui-même ses pièces, mais là, ce n’est plus pour les amateurs », conclut Norbert.