Entretien : l’électrique plus économe ?

C’est un argument que les vendeurs lancent souvent dans les concessions : « L’électrique est plus cher à l’achat, mais moins cher à l’entretien. » Une promesse qui n’engage que ceux qui y croient. Alors, nous nous sommes demandé si cela correspondait à la réalité. Pour le vérifier, nous avons demandé à la concession Bilia, qui propose les marques premium BMW et Mini, de simuler les entretiens recommandés par le constructeur pour un X1 en 100 % électrique ( le iX1 ), en hybride ( le X1 25e ) et en thermique ( le X1 20i ). Le tout sur une période de huit ans, soit l’âge moyen d’une voiture au Luxembourg. Précisons que cette simulation ne prend pas en compte le style de conduite du conducteur et suppose qu’il agit en bon père de famille avec son véhicule, lequel n’a connu aucun problème mécanique ou technique durant cette période.

Le résultat est sans appel : une différence de 42 %

Sur une période de huit ans ou 160 000 km, le coût total d’entretien s’élève à 6 460 € pour le BMW iX1 (100 % électrique) en quatre passages au garage. Les plus gros postes de dépenses concernent les pneumatiques et les disques de freins.

Sur la même période — sept ans et six mois ou 150 000 km — le coût total d’entretien du BMW X1 25e (hybride rechargeable) s’élève à 8 730 € en cinq passages au garage. Si les plus gros postes de dépenses concernent également les pneumatiques et les disques de freins, il faut ajouter le changement de l’huile moteur, les bougies et le filtre à carburant.

Enfin, le BMW X1 20i (thermique) nécessite une révision quasiment tous les ans ( sept passages au garage), ce qui fait grimper le coût total de l’entretien sur presque huit ans à 11 130 €. Soit tout de même une différence de 42 % par rapport au modèle électrique. L’hybride, pourtant censé combiner les avantages des deux mondes, reste 21,6 % plus cher à entretenir que l’électrique.

Outre cette différence de prix, ce constat pourrait obliger les concessionnaires à adapter leurs tarifs et leurs services. « Les modèles électriques sont effectivement moins chers à l’entretien, mais de notre côté, cela demande des formations spécifiques et coûteuses pour nos mécaniciens, des outils spécifiques et couteux pour travailler sur ce type de voiture et un plus grand espace de travail en matière de normes de sécurité. Avec le temps, nous serons donc confrontés à un défi certain et nous devrons nous adapter, d’autant plus qu’il est de plus en plus difficile de trouver de la main-d’œuvre. Ce n’est pas encore le cas, mais des réflexions existent entre les professionnels et les constructeurs pour créer un tarif horaire de main-d’œuvre spécifique aux modèles électriques. Nous n’en sommes pas encore là, mais cela pourrait se développer dans les prochaines années », explique Baptiste Valin de Bilia BMW.

Même constat chez Renault