L’Espagne est en train de rendre obligatoire le gyrophare d’urgence V16. Mais cela concerne uniquement les automobilistes espagnols. Focus sur ce dispositif.
En début d’année, l’Espagne a officialisé l’obligation, à partir du 1er janvier 2026, pour les automobilistes d’être équipés d’un gyrophare d’urgence V16. Ce petit équipement rond va remplacer le triangle de signalisation d’urgence, jugé dangereux à placer sur les routes et peu stable, notamment sur les axes rapides. Le gyrophare, qui émet une lumière orange ou jaune à 360°, peut ainsi se placer sur le toit sans avoir à sortir du véhicule ni à s’en éloigner. Il est visible jusqu’à 1 kilomètre, même dans des conditions de visibilité réduite comme le brouillard ou la pluie battante. Il est également équipé d’un système de géolocalisation pour transmettre la position du véhicule à la Direction générale du trafic (Espagne) en temps réel, facilitant ainsi les interventions d’urgence. Il faut tout de même compter entre 40 et 60 euros. En cas de défaut, les automobilistes roulant avec une plaque espagnole risqueront une amende pouvant aller jusqu’à 200 euros à partir de l’année prochaine.
Et pour les plaques étrangères ?
En début d’année, un certain flou persistait quant à savoir si cette obligation allait également s’appliquer aux automobilistes avec une plaque étrangère. Mais en mars dernier, la Direction générale du trafic a confirmé que les véhicules étrangers seront dispensés en raison de la Convention de Vienne. Ainsi, ce texte dispose que les pays peuvent exiger, pour permettre la « circulation internationale » sur leur territoire, que le véhicule soit équipé à bord d’un dispositif de signalisation consistant en « une plaque en forme de triangle équilatéral » ou « tout autre dispositif d’égale efficacité prévu par la législation du pays où le véhicule est immatriculé ».
L’Espagne, précurseur en matière de sécurité routière
Il y a plus de vingt ans, l’Espagne faisait figure de pionnière en matière de sécurité routière en imposant le port du gilet jaune de sécurité, devançant la France de quatre ans. Dès juillet 2004, la législation espagnole rendait obligatoire la présence d’un gilet jaune dans tous les véhicules, afin de renforcer la sécurité des conducteurs en cas de panne ou d’accident. La France, quant à elle, n’a adopté cette mesure qu’en octobre 2008.
Cette avance espagnole en matière de prévention routière pourrait bien inspirer d’autres pays à suivre le même chemin. À l’image du gilet jaune, le gyrophare V16 pourrait devenir un nouvel équipement de référence, apportant une sécurité accrue aux automobilistes en situation d’urgence.
Pour le moment, au Luxembourg, la question ne s’est pas spécialement posée. En revanche, il n’est pas interdit d’utiliser un tel dispositif en cas de panne sur le territoire luxembourgeois. Interrogée, la police a d’ailleurs confirmé : « En principe, on peut utiliser un tel signal lumineux approprié. Un excédent de moyens de signalisation n’est pas interdit. Cependant, nous recommandons toujours de veiller à sa propre sécurité en l’installant. »
Selon l’article 171 de l’arrêté grand-ducal du 23 novembre 1955, « Le conducteur du véhicule immobilisé doit faire usage du signal de détresse, pour autant que le véhicule en soit muni. Il doit en outre signaler le véhicule à distance, soit au moyen du triangle de signalisation prévu à l’article 49, soit au moyen d’un signal approprié lumineux ou réfléchissant, placé à au moins 30 mètres du véhicule sur la voirie normale et à au moins 100 mètres du véhicule sur la grande voirie ; sur la grande voirie, l’obligation de signaler le véhicule à distance n’est applicable que lorsque le signal de détresse du véhicule ne fonctionne pas ou lorsque le véhicule n’en est pas muni. »
Selon l’ACL, l’initiative espagnole peut s’avérer intéressante, notamment sur les grands axes rapides. En revanche, le triangle de signalisation reste toujours utile, notamment lorsqu’un véhicule est en panne après un virage et que les autres automobilistes ne peuvent pas distinguer qu’un véhicule est à l’arrêt.
